Patrimoine canadien

Vignettes historiques

L'industrie forestière au Madawaska : un second souffle pour la vallée

Or comme le travail aux champs n'est que saisonnier, certains habitants qui occupent de plus petites terres, ou encore des terres moins fertiles, se tournent aussi vers la forêt pour subvenir à leurs besoins. La routine des petits fermiers du Madawaska est donc centrée sur deux grandes activités, soit l'agriculture et le travail en forêt. Elle se déroule comme suit : l'été est consacré au défrichage et autres travaux des champs; l'automne est le temps des récoltes; l'hiver est synonyme de travail aux chantiers et le printemps est idéal pour la drave. Ceux qui occupent des terres plus fertiles n'iront donc pas aux chantiers pour y travailler, mais bien pour y écouler leurs produits en surplus.

Le 19e siècle verra l'industrie forestière se développer rapidement au Madawaska. Malgré ses hauts et ses bas, elle aura un impact durable sur la vallée du fleuve Saint-Jean. En effet, cette région connaîtra un développement démographique, géographique et économique considérable.4 L'industrie forestière se développait ainsi dans le haut de la vallée du fleuve Saint-Jean et du côté des États-Unis, ce qui permit aux habitants du Madawaska de voir apparaître de nouveaux horizons.

La géographie du Madawaska joua alors un rôle paradoxal dans le développement de cette industrie. La coupe du bois, phénomène présent d'un côté comme de l'autre du fleuve Saint-Jean et le transport du bois par flottage au printemps (la drave) liaient alors les économies du Maine et du Nouveau-Brunswick. En effet, « les rivières ont dicté la localisation des moulins à bois, le prix des arbres avant coupe et la destination des produits du bois en provenance de la région. »5