La chasse-galerie signifiait à travers le Canada français, de vendre son âme au diable pour obtenir le privilège d'accomplir un voyage aérien. Catherine Jolicoeur, Les plus belles légendes acadiennes, Montréal, Les Éditions internationales Alain Stanké, 1981, 280 p.
Certains experts tendent même à dire que la légende servirait autant à expliquer un phénomène jugé étrange ou bizarre qu'à véhiculer une leçon.
La légende est toujours située dans un espace et un temps historique. Ce mode de communication comporte ainsi un pouvoir et une puissance d'intervention majeurs dans la régulation des relations interpersonnelles. En somme, la situation change, mais le message demeure. L'imaginaire sert à donner une leçon de vie, de la façon la plus synthétique possible. Par exemple, c'est toujours le diable qui mène la chasse-galerie. Cependant, le groupe d'hommes ainsi conduit n'est plus uniquement celui des chasseurs comme au XVIIe siècle européen, mais une équipe de travailleurs, de bûcherons, de pêcheurs ou de mineurs, selon l'activité principale du milieu humain où circule la légende.6
Catherine Jolicoeur, par ses écrits, démontre que « puisque la légende fait partie de l'histoire traditionnelle d'un peuple, elle permet de découvrir partiellement la mentalité des Acadiens (...). »7 Elle a, par le fait même, énuméré les principaux thèmes des légendes acadiennes, soit : la chasse-galerie, les feux follets, les lutins, les loups-garous, les personnages menaçants, le diable, la sorcellerie, la mort et la mortalité, les maisons hantées, les trésors cachés, les punitions et la justice immanente, les miracles, le juif errant, les saints, les originaux, les marginaux et les hommes forts.8