Il se souvient des temps durs alors qu'il fallait abattre les arbres à l'aide d'outils rudimentaires.
« Quand on travaillait avec les chevaux, qu'on coupait l'arbre au 'godin' et qu'on le fendait à la hache, on sortait 100 cordes de bois de chauffage dans un hiver. Aujourd'hui, avec les machineries qu'on a, le timber jack et la fendeuse, on peut sortir 2 500 cordes de bois de chauffage dans le même temps. Avec plusieurs terres, on n'est pas obligés de couper toujours à la même place, on en coupe 200 cordes sur une terre, après on change de place. il faut ménager le bois et surtout les terres pour qu'elles continuent à produire. Il y a moins de gars qui travaillent dans le bois, les grosses machineries ont pris leur place, ça coupe plus vite, mais ça brise. Avec les coupes à blanc, ils ont détruit du bois qui aurait été prêt à couper dans 10 ans, mais là, ça va prendre 40 à 50 ans avant que le bois soit prêt. Le bois devient de plus en plus rare et de plus en plus cher.»5
Le bois a toujours été une histoire de famille pour Monsieur Lude, plusieurs de ses enfants ont aussi eu 'la piqûre' et en ont fait leur métier ou encore une façon d'arrondir les fins de mois. Le magazine National Geographic est même venu leur rendre visite en 1980 et a publié des photos des Landry en pleine production de bois de chauffage démontrant un vrai travail à la chaîne.
Vous verrez davantage de débusqueuses géantes, de récolteuses gigantesques et d'ébrancheurs mécaniques que des chevaux ou des meules aux camps de bûcherons d'aujourd'hui. Mais vous verrez encore des familles qui travaillent à l'ancienne - comme les Landry, dont les 1900 acres de terres s'assoient dans le creux d'une verte vallée, du côté canadien. (...) Tout comme le faisaient son père et le père de son père, Élude Landry ainsi que ses huit fils et sa fille récoltent le fruit de leurs terres à bois, travaillant à l'aide de chaînes et transportant des billots de plus de cinquante pieds à l'aide d'un cheval robuste - passant la journée à rire, à se taquiner, en ayant du plaisir.6